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Nathsin, membre des premières Nations, et enfant des survivants des pensionnats indiens

Témoignages,

31 juillet 2022

J’étais très enthousiaste d’apprendre que le pape viendrait à la rencontre des survivants des pensionnats des Premières Nations et qu’il prendrait le temps d’être à leur écoute. Tout de suite, j’ai eu une pensée envers les membres de ma famille qui ont fréquenté le pensionnat. Nous, les enfants des survivants, sommes aussi là pour les accompagner. Aujourd’hui et selon ce que je connais de cet homme, le pape représente aussi celui qui enseigne l’évangile. C’est sous cet angle que je veux partager mon expérience vécue à ses côtés lors de ma lecture à la messe de Sainte-Anne pour les peuples autochtones.

Pendant la pandémie j’ai appris à le connaître via les médias sociaux, Vatican News en francais, KToTV et les directs sur YouTube. J’ai suivi toutes les messes à 7 h depuis la chapelle de la résidence Sainte-Marthe au Vatican pendant un an, l’angélus du dimanche, le chemin de croix durant le Temps pascal, le mois marial de 2020 et les messes de Noël et de Pâques. Au travers de ses homélies et ses enseignements, j’ai appris à connaître un Pape au cœur tendre et humble, proche du peuple et de la Parole de Dieu et capable d’une authenticité remplie d’humanité. J’étais très heureuse de la visite du pape, ma seule attente était de le voir passer devant moi dans sa papamobile.

Je ne l’ai pas rencontré personnellement mais j’étais assise proche de lui, dans le chœur de la basilique de Sainte-Anne pendant la messe (je faisais une lecture). J’ai croisé plusieurs fois son regard et spirituellement ça a été un moment fort pour moi. Le pape qui vient faire ce chemin de pèlerinage, ce Marchons ensemble à la rencontre des autochtones avec une attitude qui dit: « je suis là pour vous écouter, dialoguer et exprimer ma proximité sincère pour la guérison de vos peuples ». Pour une seconde fois il a réaffirmé sa demande de pardon au nom de l’Église catholique.

Mon propre chemin de guérison intérieur est entamé depuis plusieurs mois. J’avais besoin de me situer où j’en étais dans mon pardon envers l’Église catholique. Je prends encore le temps nécessaire pour répondre à mes questionnements et m’aider à m’apaiser. À travers un chemin de croix, particulièrement celui que le pape François a présidé lors du temps pascal de 2020, j’ai compris quel chemin je devais suivre. Et Tshishe-Manitu (Dieu) m’a amené jusque-là: lire une lecture à la messe présidée par le Pape au sanctuaire de Sainte-Anne de Beaupré. Plusieurs fois j’ai voulu céder ma place en tant que lectrice à une survivante des pensionnats indiens, mais en vain. Une Aînée m’a dit: « Si tu n’es pas capable de te libérer de ce service, c’est que c’est ta place. Accepte-le et vis-le ».

Oui le pape est venu adresser sa deuxième demande de pardon en territoire Première Nation, beaucoup l’ont accepté. Toutefois, il reste tellement de chemin à parcourir ensemble et faire l’unité entre les peuples des Premières Nations et les autres peuples membres du catholicisme, pour avancer. Certains ont dit: « Oui je voudrais accueillir le pardon, mais je ne me sens pas prête à dire oui au pardon et à surtout vivre la religion catholique au quotidien ». D’autres ont accueilli ce pardon afin de se libérer de leur passé et entamer la guérison auprès de leurs familles. Ils étaient contents d’être en présence du pape, dans le même sanctuaire.

Au sanctuaire, j’étais assise à côté d’un aîné des Premières Nations qui était aussi lecteur. Lorsque le pape s’est dirigé vers l’avant du chœur du sanctuaire pour aller prier notre Kukum (Grand maman) sainte Anne, le pape s’est arrêté devant l’aîné et s’est incliné la main sur le cœur pour le saluer. J’ai vu la grandeur d’âme de notre pape. Le pardon est un chemin d’humilité.

Il nous faut poursuivre cette démarche de réconciliation, et compléter cette démarche de pardon afin de poursuivre notre chemin vers la guérison. Il faut se mettre en action ensemble, réfléchir et décider ensemble aux prochaines étapes. Sous l’œuvre de Manimani Tu (Esprit-Saint) qui saura nous conduire vers le chemin à suivre.

Nathsin, paroissienne

Un extrait de ce témoignage est paru dans le journal Saint-Thomas de septembre

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